Dans le cadre du projet de recherche « Hegel, Marx et Dussel » entre l’Université Laval et l’Université d’État d’Haïti, une demi-journée d’études sera organisée à Paris le 29 octobre 2025 à partir de 14h pour poursuivre les réflexions autour des croisements de ces trois philosophes. Suite à la conférence du 6 décembre 2024 sur les liens entre la dialectique et l’analectique, nous nous tournerons cette fois-ci vers les questions de la modernité et du colonialisme. Ce projet de recherche est coordonné par Olivier CLAIN (Université Laval) et Jean-Jacques CADET (Université d’État d’Haïti-Université Paris-Cité). Les partenaires de ce projet de recherche sont : Le Collège international de philosophie (Paris), l’Université d’État d’Haïti (Port-au-Prince), l’Université Quisqueya (Port-au-Prince) et l’Université Paris-Cité.

© Muaz Semih Guven

Présentation

On commencera par rappeler que 1492 L’occultation de l’autre, le grand ouvrage de Dussel, s’ouvre par un réquisitoire en règle contre le paradoxe constitutif de la philosophie de l’histoire de Hegel, qui veut que la réalisation de l’Idée de liberté des peuples dont la culture ne s’est pas engagée dans l’objectivation de soi par l’écriture, l’État et une religion qui s’élèverait à une divinité spirituelle, devait passer par le fait de subir la conquête, le colonialisme et l’esclavage. On verra encore que de son côté, même s’il a toujours dénoncé la violence coloniale et critiqué sans ambiguïté l’esclavage moderne, Marx n’échappe pas non plus, au moins jusque dans les années 1860, à un évolutionnisme eurocentré, dont ses travaux sur la guerre civile américaine, la situation coloniale en Irlande et le nouveau concept de dialectique élaboré en rédigeant le Capital, l’éloigneront progressivement mais définitivement. Ces rappels effectués, on s’interrogera sur la portée de l’articulation proposée par Dussel, entre le concept émancipateur dont la modernité est porteuse et le mythe mortifère qu’elle refoule, dont la prégnance explique sa face sombre, mais qu’il s’agit précisément de dépasser dans la trans-modernité, par laquelle se réaliserait une authentique libération de l’Autre de l’Europe.

Programme

29 octobre 2025 : UPC salle 126 Olympe de Gouges, place Paul Ricoeur, 75013 Paris.

  • 14h – 14h30 : Accueil, introduction et présentation de la journée par Jean Jacques Cadet, Université d’Etat D’HaÏti et Université Paris Cité
  • 14h30 – 16h : Hegel, Marx, Dussel. Sur le colonialisme et l’escalavage, conférence plénière, Olivier Clain, Université Laval.
  • 16h – 16h45 : Analectique et transmodernité : Marx et les spectres de la modernité, Emmanuelle Levine, chargé de recherche CNRS (archives Husserl Paris)
  • 16h45 – 17h30 : Modernité désavouée, transmodernité, contre-modernité ? Adam Ouatara-Sanz, doctorant Université de Nanterre.
  • 17h30 – 18h15 : Haïti et la double dette comme rapport de colonialité, Wilsot Louis, Chercheur Associé LCSP, Université Paris Cité
  • 18h15 – 19h : Conclusion : Acoloniale et an-arché à partir de 1804, Adler Camilus, Université Panthéon Sorbonne

Comité scientifique : Marie Cuillerai (UPC), Alain Patrick Olivier (Collège international de philosophie), Patrice Vermeren (Université Paris 8), Glodel Mézilas (Académie diplomatique Jean-Price Mars), Mathieu Renault (Université Toulouse Jean Jaurès)

 

À lire aussi