Estelle Miramond
Maîtresse de conférences en sociologie à l’Université Paris Cité,
Département de sciences sociales de l’Institut des humanités, sciences et sociétés (IHSS)
Membre du Laboratoire de changement social et politique (LCSP) et du Centre d’enseignement, de documentation et de recherches en études féministes (CEDREF), membre associée au Centre Asie du Sud-Est (CASE)
Co-responsable du réseau thématique ‘Genre, classe race. Rapports sociaux et construction de l’altérité’ (RT 24) de l’Association française de sociologie (AFS)
Membre du bureau de l’Association Française d’Anthropologie (AFA) et du comité de rédaction du Journal des anthropologues ; responsable de la rubrique « Échos d’ici et d’ailleurs »
Membre du comité de rédaction des Cahiers du Cedref
Domaines et thèmes de recherches
Mobilisations féministes transnationales
Migrations, genre et mondialisation
Jeunesse, sexualité et travail en Asie du Sud-Est
Socio-anthropologie critique de l’humanitaire
Sociologie des rapports sociaux (sexe, classe, ethnie, âge, nationalité)
Épistémologies féministes et intersectionnalité
Thèse de doctorat
Thèse de sociologie et genre soutenue à l’Université Paris-Diderot le 29 mars 2021 : « De la lutte anti-traite à la mise au travail. Ethnographie de jeunes femmes laotiennes face aux politiques d’immobilisation »
Résumé de la thèse :
Au Laos, les programmes de lutte contre la traite et l’exploitation sexuelle des femmes se multiplient depuis la décennie 2000. Le pays, l’un des plus pauvres de la région, connaît une migration de main d’œuvre féminine importante vers la Thaïlande voisine, notamment dans l’industrie du sexe. Les études consacrées à la lutte contre la traite se concentrent principalement sur les discours anti-traite et se focalisent sur la répression du travail sexuel. Au contact des femmes concrètement prises en charge par ces politiques, la thèse s’appuie sur une ethnographie de long cours réalisée dans des centres de réhabilitation pour victimes de traite du Laos, et des dortoirs d’usines de Vientiane et Savannakhet. Mobilisant un cadre théorique féministe matérialiste, la thèse fait émerger le concept de « politique d’immobilisation ». Le terme désigne les formes institutionnalisées de restriction des mobilités spatiales et sociales de jeunes femmes imposées au nom de leur protection et facilitant l’exploitation de leur travail. La thèse montre que le secteur anti-traite prolonge des formes d’appropriation collective et individuelle des femmes également en jeu dans l’institution familiale et sur le marché du travail. Elle révèle également les ambivalences des frontières de genre dans les centres de réhabilitation comme dans les dortoirs d’usines, car ces espaces d’immobilisation et de mise en ordre du genre créent aussi les conditions d’une remise en cause partielle de ses frontières.
Publications
Direction de numéro de revue
« Confinement humanitaire » (avec Simone di Cecco), Journal des Anthropologues, 176-177, 2024
« L’intersectionnalité à l’épreuve du terrain » (avec Audrey Marcillat et Nouri Rupert), Les Cahiers du Cedref, n°22, 2017
Articles dans une revue à comité de lecture
« Une aide indésirable. Contournement et évasions des centres de réhabilitation pour victimes de traite thaïlandais », Dossier « Confinement humanitaire », Journal des Anthropologues, 176-177, 2024
« Des refuges pour victimes de traite aux usines. L’empowerment des femmes comme mise au travail peu rémunéré sur le marché mondialisé », Dossier « Anthropologie politique du travail », Anthropologie et Sociétés, vol. 47, n°1, 2023
« Quitter la féminité et prendre femme. Ethnographie du devenir tom dans les dortoirs d’usines du Laos contemporain », SociologieS [En ligne], Dossier « Renforcer, convertir, transformer les corporéités genrées. L’incidence des socialisations secondaires », en ligne depuis le 22 février 2022
« Le confinement des femmes dans l’espace. Les apports de Colette Guillaumin à l’étude des politiques de lutte contre la traite », Cahiers du Genre, n°69-2, 2020
« Introduction : L’intersectionnalité à l’épreuve du terrain », avec Audrey Marcillat et Nouri Rupert, Les Cahiers du Cedref, n°22, 2017
Chapitres d’ouvrage
« Humanitarian Detention and Deportation: The IOM and Anti-Trafficking in Laos », in Geiger, Martin, Pécoud, Antoine (Eds.), The International Organization for Migration. The New ‘UN Migration Agency’ in Critical Perspective, Palgrave, 2020, p.245-269
“Prevention to contain. Ethnography of the category of girls ‘at risk’ of trafficking”, in Mathilde Darley (Ed.), Trafficking and Sex Work: Gender, Race and Public Order, Routledge, 2022
Compte-rendus de lecture
Lecture croisée de Sylvia Federici, Point zéro : propagation de la révolution. Salaire ménager, reproduction sociale, combat féministe, iXe, 2016 et Colette Guillaumin, Sexe, race et pratique du pouvoir. L’idée de nature, iXe, 2016. Dans Revue française de science politique, 67-3, 2017
Nicole-Claude Mathieu, L’anatomie politique 2. Usage, déréliction et résilience des femmes, Paris, La Dispute, 2014, 392p. Dans Revue française de science politique, 66-2, 2016
Pasuk Phongpaichit et Chris Baker, Thaksin, Chiang Mai, Silkworm Books, rééd. actualisée de 2009. Dans Péninsule, 68-1, 2014, pp. 237-242
Machiko Nissanke et Erik Thorbecke, Globalization and the Poor in Asia: Can Shared Growth be Sustained?, Basingstoke & New York, Palgrave Macmillan, 2008. Dans: Péninsule, 68-1, 2014, pp. 243-249
Responsabilités collectives
Affiliations professionnelles, groupes de recherche
2021-
Trésorière du bureau de l’Association Française d’Anthropologie (AFA)
2015-
Membre du bureau du réseau thématique « Genre, classe race. Rapports sociaux et construction de l’altérité » (RT24) de l’Association Française de Sociologie (AFS)
2018-2019
Membre du laboratoire junior « VIsaGE : analyse des violences fondées sur le genre », Université Paris Sorbonne Cité.
2017-2018
Membre du collectif de recherche transnational Mobility and Politics à Carleton University, Ottawa
2014-2016
Trésorière du bureau de l’Association Française pour la Recherche sur l’Asie du Sud-Est (AFRASE)2013-2016
Membre du réseau Migrations – Réseau pluridisciplinaire de jeunes chercheurs
2012-2014
Membre de l’Association Les Développeuses Genre – ASGD
Responsabilités éditoriales
2021- : Membre du comité de rédaction du Journal des Anthropologues & co-responsable de la rubrique « Échos d’ici et d’ailleurs »
2017- : Membre du comité de rédaction des Cahiers du Cedref